Ruth Gallery transforme les bureaux en galeries d’art
AUJOURD’HUI Interview par Paperjam.lu

Lova Ruth Cohen-Sizyandji: «J’essaye de guider mes clients dans le choix des œuvres, en fonction du lieu où elles seront exposées.» (Photo: Ruth Gallery)
Ruth Gallery propose aux entreprises et professions libérales la location de peintures, sculptures et photographies pour décorer leurs bureaux. Cette start-up luxembourgeoise entend ainsi mettre l’art à la portée du plus grand nombre. Rencontre avec Lova Ruth Cohen-Sizyandji, une galeriste enthousiaste, passionnée par l’art contemporain et par l’entrepreneuriat.
Vous dirigez une galerie peu commune. Comment vous est venue cette idée?
Lova Ruth Cohen-Sizyandji.- «Lors d’un voyage aux États-Unis, je suis tombée amoureuse des toiles proposées dans une galerie d’art à New York. J’ai toujours été sensible à l’art et ces œuvres si joyeuses, si colorées m’ont semblé très différentes de ce que l’on pouvait voir en Europe. Dans l’avion du retour, j’ai décidé de quitter mon job dans un cabinet d’avocats pour me consacrer à ma passion.
D’autant qu’ayant commencé ma carrière dans les fonds d’investissement, j’avais pu constater à quel point les bureaux manquaient de couleurs! Ma démarche vise aussi à déployer l’art afin que les salariés trouvent des conditions de travail inspirantes.
J’essaye toujours de proposer de la couleur et des pièces singulières.
Lova Ruth Cohen-Sizyandji, fondatrice de Ruth Gallery
Quels types d’œuvres proposez-vous et quels sont les tarifs?
«J’essaye de guider mes clients dans le choix des œuvres, en fonction du lieu où elles seront exposées. Les tableaux apaisants de nos artistes vietnamiens conviennent ainsi parfaitement aux espaces de réunion. Dans les lieux collectifs tels que la cafétéria ou les bureaux en open space, je suggère des toiles colorées, très inspirantes. Et surtout, j’essaye toujours de proposer de la couleur et des pièces singulières.
Lorsque le choix est fait, je supervise avec mes équipes le transport, l’accrochage et l’assurance des œuvres. Les tarifs de la location, dont un pourcentage est directement reversé aux artistes, varient en fonction du nombre de toiles et de la durée de la prestation. La location avec option d’achat est également possible.
Au-delà de l’aspect artistique, existe-t-il des avantages financiers pour les entreprises et professions libérales qui louent des tableaux?
«Le premier avantage de cette mensualisation est le lissage des coûts qui rend la prestation accessible. Par ailleurs, la location d’œuvres est considérée comme une charge d’exploitation engagée dans l’intérêt de la société, ce qui signifie que les loyers sont entièrement déductibles du résultat imposable de l’entreprise. Mais au-delà de ces aspects financiers, il ne faut pas négliger l’impact positif en termes d’image de marque et d’attractivité.
L’art est trop souvent perçu comme un domaine élitiste ou réservé.
Lova Ruth Cohen-Sizyandji, fondatrice de Ruth Gallery
Quels sont vos projets et que peut-on vous souhaiter en ce début d’année?
«Nous allons poursuivre nos contacts auprès des entreprises. J’espère par ailleurs que de nombreux artistes viendront enrichir notre portfolio. Nous allons également proposer, en collaboration avec la Luxembourg Art & Finance Association, plusieurs workshops thématiques pour appréhender l’histoire de l’art, les bienfaits de l’art dans la société, savoir investir dans une œuvre et enfin comprendre les aspects légaux et fiscaux de l’art au Luxembourg.
L’art est trop souvent perçu comme un domaine élitiste ou réservé. Il est insuffisamment expliqué et vulgarisé selon moi. Ces ateliers seront, je le souhaite, l’occasion de nous adresser à un large public.»